- La prévention en matière d’insolvabilité
La CED recueille toute une série d’informations au sujet des difficultés rencontrées par les entreprises de son ressort territorial, qu’il s’agisse de personnes physiques ou de personnes morales.
Ces informations sont notamment récoltées sur base de la consultation du fichier des saisies, des jugements de condamnation par défaut, des jugements de résiliation de bail commercial, ainsi que sur la base également des données trimestrielles TVA et ONSS, des créances impayées auprès du SPF FINANCES, des secrétariats sociaux ou d’autres créanciers, lorsque les tentatives de récupération ont échoué. Nous recevons également des alertes du Procureur du Roi.
En outre, conformément à l’article XX/1, §2, le président de la CED a la possibilité de consulter l’état des comptes bancaires d’une entreprise auprès du Point de contact central de la BNB. Cette demande est motivée et les informations recueillies sont, bien évidemment, strictement confidentielles.
Elle suit la situation de ces entreprises en difficulté en vue de préserver la continuité de leurs activités et d’assurer la protection des droits des créanciers.
La chambre des entreprises en difficulté envoie un questionnaire à l’entreprise. Elle peut procéder elle-même à l’examen le confier à un juge rapporteur. Elle agit dans l’optique du redressement de l’entreprise, lorsque celui-ci est possible.
Lorsque la chambre ou le juge rapporteur estime qu’une probabilité d’insolvabilité du débiteur existe, ils peuvent appeler et entendre le débiteur afin d’obtenir toute information relative à l’état de ses affaires et au sujet des mesures de réorganisation éventuelles.
Dans ce cas, une convocation est envoyée à l'adresse de son siège social par le greffe du tribunal afin d'entendre le débiteur.
L’enquête a lieu à huis clos. Le débiteur comparaît en personne, éventuellement assisté des personnes de son choix.
La chambre ou le juge rapporteur peut aussi recueillir auprès de l’expert-comptable externe, du comptable agréé externe, du comptable fiscaliste agréé externe et du réviseur d’entreprise du débiteur, des informations relatives aux recommandations qu’ils ont faites au débiteur et le cas échéant, les mesures qui ont été prises afin d’assurer la continuité de l’activité économique.
La chambre peut également collecter des données utiles au suivi ou au dépistage des entreprises en difficultés auprès des tiers.
Si les difficultés rencontrées sont telles qu’un redressement ne parait pas envisageable, la chambre des entreprises en difficulté peut alors communiquer le dossier de l’entreprise en difficulté au parquet du Procureur du Roi qui envisagera, le cas échéant, de solliciter sa mise en faillite.
- Rôle de la Chambre des entreprises en difficulté en matière de médiation
Depuis le 1er septembre 2023, si une entreprise est en proie à des difficultés financières, elle peut demander à la CED de convoquer un ou plusieurs de ses créanciers afin de conclure un accord avec ceux-ci et d’en constater les termes.
La chambre des entreprises en difficulté convoque les créanciers concernés par courrier ordinaire ou électronique et entend à huis clos le débiteur et lesdits créanciers, soit ensemble soit séparément.
En ce qui concerne les créanciers institutionnels (FISC, ONSS, INASTI), cet accord ne peut consister en une remise de la créance mais bien à un étalement de celle-ci.
En outre, l’entreprise en difficulté peut demander à la chambre des entreprises en difficulté de désigner un praticien de la réorganisation qui sera chargé de faciliter le redressement de l’entreprise (anciennement appelé « médiateur d’entreprise »).
Cette demande est introduite, par voie de requête, devant le président de la chambre des entreprises en difficulté.
- Le contrôle des conditions de dissolution judiciaire
Lorsque le dossier relatif à une entreprise présente l’un des motifs, explicités ci-dessous, la CED écrit à cette entreprise afin de l’avertir que, faute de régularisation endéans le délai fixé, elle la renverra devant une chambre de fond du tribunal, qui pourra prononcer sa dissolution judiciaire :
- Pour les entreprises soumises à une obligation de dépôt auprès de la BNB, le non-dépôt des comptes annuels au plus tard dans les sept mois après la date de la clôture de l'exercice social ;
- Radiation d'office de l’entreprise de la Banque Carrefour des entreprises, en raison d’un non-dépôt des comptes relatifs à trois exercices consécutifs ;
- Siège fictif présumé ;
- Absence supposée dans le chef des administrateurs ou gérants de l’entreprise, des compétences fondamentales en matière de gestion ou des qualifications professionnelles imposées pour l'exercice de son activité par une loi, un décret ou une ordonnance ;
- Pour les ASBL, non-dépôt des comptes au greffe des personnes morales.
Si votre entreprise est convoquée à l’audience sur la base de ces motifs, il est impératif de vous présenter, muni des justificatifs de régularisation de la situation.